Avec le retour de la saison hivernale, les températures descendent à nouveau et dans certaines habitations il devient difficile de réguler le chauffage sans craindre une augmentation significative de la facture énergétique. Leurs occupants sont alors confrontés à une fraîcheur persistante, parfois accompagnée d’une désagréable perception, celle que l’air semble plus lourd et plus froid. Vous la connaissez peut-être – il s’agit de la sensation d’humidité.

Les problématiques de l’humidité sont étroitement liées à l’histoire du logement. Dans le bâti ancien traditionnel, on utilisait fréquemment des matériaux qui n’avaient pas la capacité de bloquer totalement l’humidité. Les générations passées avaient pourtant élaboré des solutions ingénieuses, telles que :

  • L’aménagement de sous-sols servant d’espaces tampon pour éloigner l’humidité ;
  • L’utilisation de matériaux perspirants régulant naturellement l’humidité tels que la terre, le torchis ou la brique
  • L’emploi de soubassements en pierres sélectionnées pour leurs propriétés imperméables.

Après 1948, avec l’avènement de la construction neuve, le secteur du bâtiment a privilégié l’utilisation de matériaux industriels moins sensibles à l’humidité ainsi que l’intégration de membranes imperméables. Cette époque a également marqué une évolution dans la gestion de l’humidité, avec l’émergence de systèmes visant à la réguler, comme l’introduction de solutions de ventilation dans les constructions modernes.

« Je viens de me rendre compte que mon logement est humide. Y a-t-il des risques, autres que de potentielles factures plus élevées ? »

Malheureusement, oui, car même si le problème d’humidité peut sembler anodin, il provoque des difficultés au quotidien. Les sensations désagréables qui en découlent, associées à l’apparition de moisissures et de champignons, ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Outre les risques pour la santé, tels que le développement de pathologies respiratoires, un logement humide menace la structure du bâtiment, car l’humidité ronge certains matériaux et mène à des dégradations importantes dans les parois. Enfin, à ne pas sous-estimer, il en résulte une facture énergétique plus élevée, car l’air humide paraît plus froid, incitant à augmenter la température pour compenser.

Cette humidité, d’où vient-elle ?

L’humidité peut avoir diverses origines, provenant tant de l’extérieur, comme la pluie ou la nappe phréatique, se présentant alors sous forme liquide, que de l’intérieur, à cause des activités telles que le séchage du linge, la respiration, la cuisson, qui génèrent de la vapeur d’eau.

En hiver, cette vapeur d’eau cherche naturellement à s’évacuer à l’extérieur. Toutefois, si elle rencontre un milieu plus froid en chemin, comme un courant d’air ou une paroi froide, elle tend à se condenser, passant ainsi à l’état liquide qui peut se traduire visuellement au bout d’un certain temps sous forme de moisissures ou de champignons.

Les solutions pour éliminer l’humidité dépendent de ses causes. C’est la raison pour laquelle il est primordial d’effectuer un diagnostic précis avant d’entreprendre toute tentative de résolution du problème. En l’absence d’informations sur l’origine du problème, il devient impossible de traiter efficacement ses conséquences. Pour cela, vous pouvez faire réaliser un diagnostic humidité par une entreprise spécialisée afin d’identifier l’origine de l’humidité et déterminer les travaux nécessaires. Bien souvent lorsqu’un logement est humide, on observe une combinaison de facteurs aggravants plutôt qu’une cause unique à ce phénomène.

Humidité : 7 causes possibles

  • Ventilation insuffisante : l’humidité a tendance à stagner dans un logement mal ventilé. Ce problème découle souvent de l’absence ou de l’insuffisance du renouvellement de l’air, qu’il soit mécanisé ou manuel, du défaut d’entretien des équipements de ventilation, ou encore de la circulation défaillante de l’air à l’intérieur du logement, accentuée par l’absence d’un dégagement d’au moins 1 cm sous les portes. 
  • Défaut dans l’isolation : les ponts thermiques, correspondant à des interruptions de l’isolation, forment des zones plus froides propices à la condensation de la vapeur d’eau.
  • Utilisation de matériaux inappropriés : dans une paroi composée de matériaux différents (parement intérieur, isolant, élément constructif, enduit extérieur…), la perméabilité variable de ces matériaux peut entraîner des risques de condensation en cas de mise en œuvre inappropriée.
  • Défaut dans l’évacuation des eaux pluviales : une gouttière défectueuse, un rebord de toiture insuffisant ou des défauts dans l’étanchéité de l’enduit peuvent provoquer des problèmes d’humidité liés à une mauvaise évacuation des eaux de pluie.
  • Remontées capillaires : fréquent en Alsace, ce phénomène consiste en la remontée d’eau liquide dans les parois directement en contact avec le sol. Il s’aggrave avec des sous-sols bétonnés.
  • Accumulation d’eau en pied de mur : la configuration du terrain autour du logement peut favoriser ce type de problèmes. Des solutions existent, telles que la création d’un drain périphérique autour du bâtiment, mais nécessitent une conception adéquate si l’on ne veut pas aggraver le problème.
  • Evolutions du logement sans vision globale : des modifications, telles que le remplacement de vieilles fenêtres par des nouvelles menuiseries étanches, sans installation d’un système de ventilation adéquat, peuvent perturber l’équilibre hygrométrique du logement.

Par exemple, dans cette douche placée dans un recoin, des moisissures se sont développées au plafond, à l’interface avec le mur extérieur. Cela est rendu possible par une combinaison de 2 facteurs :

• Un défaut de ventilation (recoin non ventilé) favorisant la stagnation de l’humidité dans un espace humide par nature (douche) ;

• Une discontinuité dans l’isolation : le mur est isolé par l’intérieur, ce qui crée un pont thermique au niveau de la dalle, et donc un point froid.

Le résultat ? L’humidité en excès condense au contact de la liaison mur extérieur/dalle, plus froide.

Photo prise lors d'une visite chez un bénéficiaire de l'Agence du climat

Demandez conseil à l’Agence du climat !

Avant d’envisager la rénovation thermique d’un logement, il est nécessaire de se questionner sur l’humidité et de traiter les pathologies existantes et leurs causes. Il faudra également concevoir le projet de manière à ne pas créer de nouvelles pathologies liées à l’humidité.

Pour un conseil neutre et objectif sur votre logement, vos problématiques d’humidité, votre confort thermique, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec votre conseillère ou conseiller à l’Agence du climat via le lien ci-dessous :

Pour un conseil éclairé, neutre et objectif sur votre logement, vos problématiques d’humidité, votre confort thermique, vous pouvez également nous contacter :

Vous voulez en savoir plus sur l’humidité, ses causes et ses conséquences ? Nous vous recommandons de consulter le guide de l’ADEME « Bien ventiler son logement ».