Publié le 21 octobre 2025
Un parc relativement stable à l’échelle eurométropolitaine
Mi-septembre, le SDES (service des données et études statistiques) a publié comme chaque année les caractéristiques du parc de véhicules en France, disponible à l’échelle communale.
Côté volume, le parc roulant de l’Eurométropole de Strasbourg montre une certaine stabilité : avec 243 974 véhicules au 1er janvier 2025, il est 0,26% plus élevé qu’en 2024, et 1,19% moins élevé qu’en 2020, où le nombre de véhicules était le plus élevé (246 921), après plusieurs années de hausse.
Dans l’ensemble depuis 2020, le parc s’est réduit à Strasbourg, est resté presque stable en 1e couronne (Schiltigheim, Bischheim, Hœnheim, Lingolsheim, Ostwald, Illkirch-Graffenstaden), et s’est légèrement accru en 2nde couronne.
Les populations de Strasbourg, de sa 1ère et de sa 2nde couronne ont également augmentées au fil des années : les dernières données INSEE (RP 2016, RP 2022) montrent une hausse de la population de Strasbourg entre 2016 et 2022 proche de 5,7 %, contre 6,1% pour la 1ère couronne et 6,7 pour la 2nde couronne.
En analysant les données du parc en légère réduction voire stagnation, et le nombre d’habitants en augmentation, l’évolution tend donc plutôt vers une baisse du taux de motorisation par personne à la fois à Strasbourg et en 1e couronne, et une relative stabilité en 2e couronne.
La part du diesel recule encore
Depuis 2018, chaque année, le nombre de véhicules diesel (dont hybrides et hybrides rechargeables) baisse continuellement. Entre 2018 et 2025, on dénombre plus d’un tiers de véhicules diesel en circulation au moins, la baisse se poursuit et même semble s’accélérer année après année.
La part de véhicules diesel est passée sous la barre des 40% du parc de véhicules sur l’Eurométropole de Strasbourg, contre 53% en 2020. En France, près de la moitié des véhicules roulent encore au diesel au 1er janvier 2025, le parc de l’Eurométropole est donc en dessous de la moyenne nationale : une constatation positive pour la santé des habitants du territoire. Le Centre international de Recherche sur le Cancer de l’Organisation mondiale de la Santé a constaté que les gaz d’échappement des moteurs Diesel provoquaient le cancer du poumon (indications suffisantes) et a également noté une association positive (indications limitées) à un risque accru de cancer de la vessie. Il a conclu en 2012 à un classement du gaz d’échappement des moteurs Diesel dans le Groupe 1 (cancérogène pour l’homme). Les enjeux de réduction de la part de ces véhicules restent donc pleinement d’actualité et il est important de poursuivre les actions visant à accompagner cette transition des véhicules et l’évolution des comportements de mobilité.
Un parc moins polluant
Au-delà du recul du diesel, l’ensemble du parc devient moins polluant, en lien avec plusieurs facteurs : renouvellement naturel, accélération de l’évolution du parc de véhicules avec le déploiement des phases progressives de la Zone à Faibles Emissions – mobilité (ZFE-m) et les aides de l’Eurométropole favorisant la conversion vers des véhicules moins polluants ou vers un compte mobilité, avec en particulier à la baisse des véhicules non classés, Crit’Air 5, 4, 3 et 2, au profit des véhicules Crit’Air 1 (essence et immatriculés à partir de 2011) et 0 (électriques ou hydrogène).
Au 1er janvier 2025, les véhicules non classés, Crit’Air 5 et 4 cumulés ne sont plus que 10 410 dans l’Eurométropole de Strasbourg, soit 4,3% du parc. Rappelons que ces véhicules sont d’ores et déjà interdits de circulation dans le cadre de la ZFE-m. Les véhicules Crit’Air 0 et 1 composent près de la moitié du parc de véhicules en circulation (49,5%), alors qu’ils n’en représentaient qu’à peine plus d’un quart (26,8%) 5 ans plus tôt, en 2020.
Cette répartition des véhicules rend le parc eurométropolitain moins polluant que celui de la France entière, mais aussi moins polluant en comparaison des constatations dans les quarante territoires de vigilance pour la qualité de l’air (dont certains ont mis en place une ZFE et d’autres non). Par ailleurs, avec plus de 49% de véhicule Crit’Air 0 ou 1, le parc de l’Eurométropole se rapproche fortement de la composition des parcs des deux territoires ZFE, Paris et Lyon, dans lesquels la part de ces véhicules est légèrement supérieur à 52%.
Comment aller plus loin ?
Les résultats d’évolution du parc sont encourageants, et démontrent que la trajectoire ciblant une amélioration de la qualité de l’air est enclenchée et se renforce d’année en année.
Malgré cette évolution positive constatée, la nécessité d’agir pour réfléchir et limiter l’usage de la voiture, en accentuant un report modal, reste prioritaire :
- La voiture reste majoritaire dans le transport de voyageurs : 82% des 1 033 Mds de km-voyageur ont été réalisés en voiture en 20231
- 53% des émissions de gaz à effet de serre des transports intérieurs sont associées aux voitures particulières à échelle nationale1
- Le cout global du « système voiture » est estimé à 230 Mds d’€uros en 2023 et le coût individuel de détention d’un véhicule à environ 3 800€ par an2, représentant jusqu’à 80% du budget transport des ménages1
- La place nécessaire à son usage sur l’espace public (déplacements, stationnements, …) est conséquente, et doit être repensée pour permettre l’usage apaisé de tous les modes.
[1] Bilan annuel des transports 2023, SDES, Ministères Territoires, Ecologie, Logement
[2] ADETEC Déplacements, Le coût réel de la voiture en 2022, décembre 2023
À l’échelle locale, sur le territoire de l’Eurométropole et en 2023, les transports routiers représentent 35% des émissions de GES et 45% des émissions de NOx (oxydes d’azote). L’exposition à la pollution de l’air à long terme (chronique) comme à court terme (lors de pics de pollution) a des impacts importants sur la santé, en particulier pour les personnes vulnérables ou sensibles.
L’Agence du climat poursuit et renforce son accompagnement vers des pratiques individuelles plus vertueuses, simples, adaptées et cohérentes avec les besoins et contraintes de chacune et chacun. Les conseillères et conseillers du pôle mobilité décarbonée sont à disposition pour échanger et identifier les différentes solutions du territoire, en collaboration étroite avec les adhérents de l’Agence, et plus largement les structures engagées sur cette thématique à échelle locale.
Pour plus d’informations, contactez l’Agence du climat : contact@agenceduclimat-strasbourg.eu ou agathe.collard@agenceduclimat-strasbourg.eu