Publié le 11 décembre 2025
Les marchés de Noël sous la neige, qui pouvaient être légion au milieu du XXe siècle, deviennent de plus en plus rares. Si la mémoire de certain(e)s leur permet de s’en souvenir, les relevés météorologiques le confirment.
Le changement climatique est souvent illustré par la hausse des températures moyennes. Sur le territoire strasbourgeois, ces changements sont particulièrement visibles depuis plusieurs décennies déjà. L’évolution des températures moyennes relevées par Météo-France à la station de Strasbourg-Entzheim depuis 1950 indique notamment que toutes les années depuis 2000, à l’exception de 2010, ont eu une température moyenne supérieure à la moyenne de la période de référence 1976-2005 : ces années chaudes sont désormais devenues la norme, alors qu’elles n’étaient que 3 entre 1950 et 1980.
Les enfants nés en 2005 grandissent dans un climat différent de celui dans lequel leurs parents ont grandi.
D’une génération à l’autre, des hivers différents
Un enfant né en 1960 a grandi avec environ 160 jours très chauds (égal ou plus de 30 degrés).
Celui né en 1990 en a connu presque 290.
Et pour un enfant né en 2000, on monte à plus de 320 jours : deux fois plus qu’il y a 40 ans.
En clair : les jeunes d’aujourd’hui grandissent dans un monde où les journées très chaudes sont devenues la norme. Une journée à la neige devient un plaisir de plus en plus rare.
Les dernières années confirment cette tendance à la hausse des températures, avec des records de température moyenne annuelle notamment battus en 2020, 2022 et 2023.
Il ne s’agit pas uniquement de quelques années plus chaudes que la période de référence, les moyennes sur la décennie des températures minimales, maximales et moyennes relevées chaque jour augmentent toutes.
Le changement climatique se traduit également par l’évolution des jours extrêmes : le nombre de jours de gel décroit au fil des décennies, jusqu’à atteindre 49 jours en moyenne par an sur la période 2015-2024, contre 79 jours en moyenne par an sur la période 1955-1964. Nous observons également une très nette évolution du nombre de jours chauds (où la température dépasse 25°C) et très chauds (où la température dépasse 30°C), en particulier sur la dernière décennie (2015-2024), avec en moyenne près de 4 fois plus de jours où la température dépasse 30°C par an par rapport à la période 1955-1964. D’autant plus que ce réchauffement est exacerbé dans les zones urbaines à cause de l’effet d’îlot de chaleur urbain.
Un autre phénomène représentatif du changement climatique est apparu récemment : les nuits tropicales. Ces nuits où la température ne descend pas en dessous de 20°C, autrefois très rares, sont désormais fréquentes (0,5 nuit tropicale par an en moyenne sur la période 1955-1964 contre 3 sur la période 2015-2024) ; avec là encore une amplification dans les centres urbains liée au phénomène d’îlots de chaleur.
Et si les nuits se réchauffent, les journées atteignent désormais des sommets inédits. À la station de Strasbourg-Entzheim, des températures supérieures à 38°C ont été relevées en 2003 pour la première fois (38,5°C), avant d’être à nouveau relevées en 2015 (38,7°C), 2019 (38,9°C), et 2022 (38,4°C).
Pour limiter ces hausses de températures, directement liées aux émissions de gaz à effet de serre, l’Accord de Paris vise la neutralité carbone. La hausse des émissions, incompatible avec cet objectif, se poursuit à l’échelle mondiale, d’après les données d’EDGAR :
Conséquence de ces émissions et de la longue durée de vie des molécules à effet de serre (supérieure à 100 ans pour le CO2(1)), les concentrations en CO2 mesurées à l’observatoire de Mauna Loa, référence en la matière, sont en hausse année après année et dépassent actuellement 420 ppm (parties par million). Les concentrations en méthane (CH4), en protoxyde d’azote (N2O) et en hexafluorure de soufre (SF6), autres gaz à effet de serres, augmentent également.
À l’échelle locale, sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg, les émissions de gaz à effet de serre sont plutôt orientées à la baisse depuis la signature de l’Accord de Paris, selon les inventaires réalisés par Atmo Grand Est dans le cadre de l’Observatoire Climat-Air-Energie (disponible en Open Data). Le plus récent d’entre eux (Invent’Air v2025) indique que 1820 kilotonnes d’équivalent CO2 ont été émises en 2023 sur le territoire, contre 2201 kilotonnes en 2015 (soit environ 17% de réduction).
Plus largement, au cours des 35 dernières années, les secteurs de l’industrie et de l’énergie ont majoritairement contribué à la baisse des émissions. Les secteurs du résidentiel et du tertiaire voient également leurs émissions orientées à la baisse depuis plusieurs années ; tandis que le transport routier semble marquer une première inflexion à la baisse depuis 2022, à confirmer dans la durée. En accompagnant les particuliers, professionnels et collectivités pour la rénovation de leurs logements et bâtiments, en accompagnant à l’installation d’énergies renouvelables, ainsi qu’aux transitions vers des mobilités décarbonées, l’Agence du climat contribue à la baisse des émissions.
Au-delà des efforts d’atténuation pour limiter le réchauffement, l’adaptation est également cruciale pour faire face aux changements entamés et à venir. L’Agence du climat accompagne notamment à la végétalisation des espaces privés et publics, ainsi qu’à l’adaptation de différents types de bâtiments aux enjeux de confort d’été.
(1)Changement climatique : causes, effets et enjeux (ecologie.gouv.fr)
Il y a plein de façons de contribuer à la baisse des émissions :
- réduire son usage de la voiture et privilégier les modes de transports en commun et les modes actifs,
- rénover son logement (ou ses bâtiments pour une entreprise) pour moins consommer,
- adopter les éco-gestes,
- installer des énergies renouvelables…
…et ça tombe bien, l’Agence du climat et ses adhérents sont là pour vous accompagner sur tous ces sujets !